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Démarrer à partir de l'intérieur des communautés

Historique : le contexte de Elleborr

LE CONTEXTE DE ELLEBORR

Le 14 décembre 2013, à Badha Hurri, zone montagneuse située au nord du Kenya et à proximité de l’Ethiopie, 2000 personnes ont été victimes d’attaque et de violence meurtrière. Elles ont vu leurs cultures saccagées, leurs maisons brûler, leur bétail volé.

Ces personnes ont vécu pendant des années dans la peur des tirs et des pillages systématiques. Elles ont finalement fui en masse lors d’une attaque particulièrement sanglante.
Cette communauté était composée d’anciens nomades de l’ethnie Borana semi sédentarisés de longue date. Leur départ de Badha Hurri et le vol de leurs animaux ont provoqué la perte de leurs moyens d’existence.

Les Borana ont subi certaine forme de ségrégation au cours de l’Histoire, ils sont régulièrement l’objet de discriminations et n’ont pas eu accès à un partage équitable des ressources nationales.
Depuis 2003, des conflits les ont opposés aux communautés Rendille, Gabbra et Burji, fédérées en un groupe dominant et expansionniste appelé ReGaBu désireux d’élargir son contrôle sur les points d’eau et les pâturages.

L’année 2013 a marqué un tournant dans l’escalade des violences et pratiques des tortures commises contre la communauté Borana, et de la destruction de ses biens sociaux.
Son bétail a été fréquemment volé, ses puits d’eau ont été empoisonnés, les enfants se faisaient fouetter sur le chemin de l’école, ses propriétés ont été brûlées, ses cultures détruites et des villages entiers ont été pris en otage par des miliciens armés.

Après avoir fui Badha Hurri, les personnes se sont réfugiées avec les animaux qu’elles sont parvenues à sauver au premier poste de police de proximité pendant 19 jours avant de prendre diverses directions en l’absence de mesures d’assistance.

L’exode de la population Borana s’est alors organisé vers 3 destinations : Marsabit town, Elleborr dans le District de Sololo et Magado en Ethiopie.

La résurgence épisodique et récurrente de ces graves crises sécuritaires s’est traduite par d’importants mouvements de populations lors de la fuite de villages entiers vers d’autres territoires Borana sécurisés par l’existence de représentants des autorités nationales leur assurant une protection.

L’aide humanitaire est parvenue aux personnes déplacées à Moyale (Croix Rouge, World Vision, Dorcas AID, Concern Worldwide, IOM) et en Ethiopie (camp de réfugiés de Magado, UNHCR).

La faible croissance de l’élite Borana instruite, le faible nombre d’entrepreneurs dans le secteur des affaires, et surtout le manque de pouvoir politique ont longtemps été les principaux points de faiblesse de cette communauté. Cependant, le peuple Borana se mobilise, organise son plaidoyer et a reçu l’écoute du Gouvernement National.

Les personnes de Badha Hurri restées au Kenya, ont été accueillies par la population Borana d’Elleborr.
1200 adultes dont 720 enfants ont été hébergés jusqu’à ce jour par la communauté pastorale hôte d’Elleborr composée de 840 personnes réparties en 144 foyers, confinée dans l’élevage de subsistance à l’écart des infrastructures sur des terres de plus en plus arides.

Ces 2040 personnes vivent sous le seuil de la pauvreté absolue sans eau potable, sans soins, dans des abris de fortune et sans nourriture régulière.

Le programme RESILIENCE s’est terminé. Débuté en 2016, l’objectif global de ce programme visait à lier les efforts humanitaires et de développement pour accroître la résilience des ménages, familles, communautés et systèmes vulnérables afin de rompre avec le cycle des crises alimentaires, nutritionnelles et sanitaires récurrentes au Nord Kenya.

Les projets à ELLEBORR ont répondu de manière efficace et durable à la perte des acquis et aux séquelles des chocs post-traumatiques des personnes ayant survécu au déplacement forcé de Badha Hurri tout en soutenant la communauté-hôte les ayant accueillies.